Septembre : sorties de rentrée & photos en mode écolo
Votre condensé mensuel d'actualité écolo-culturelle par carbo média
Bienvenue dans une parenthèse artistique et consciente de dix minutes. Aujourd’hui, on va parler des meilleures sorties de la rentrée, et de la manière dont l’écologie se fraie un (large) chemin dans le monde de la photo !
☝️ Avant de commencer. C’est (déjà) le troisième opus du bottin ! Depuis son lancement au début de l’été, nous (Juliette et Millie) avons publié une première édition sur le thème « Musique x Écologie », une seconde sur le thème « Théâtre x Écologie », et – aujourd’hui donc – une troisième salve sur le thème « Photographie x Écologie » ! De quoi, on l’espère, vous donner un peu de grain à moudre sur l’évolution des différents secteurs artistiques par rapport aux enjeux de l’époque. Est-ce que ces petits focus thématiques vous plaisent, en plus des habituelles recommandations de sorties culturelles ? Avez-vous des sujets particuliers (danse, cinéma, illustration, cirque… ? lâchez-vous !) que vous aimeriez nous voir explorer ? Dites-nous tout en nous envoyant à redaction@hellocarbo.com vos mots (plus ou moins) doux !
NB : toutes nos excuses pour celles et ceux qui reçoivent cette édition du bottin pour la seconde fois ! En raison d’un problème technique, le premier envoi n’a pas trouvé le chemin de la boîte mail de très nombreux abonnés·ées, nous poussant à la réexpédier !
Si vous ne deviez pas lire cette newsletter jusqu’au bout, retenez au moins ça : même si les émissions de CO2 sont invisibles à l’œil nu, si la biodiversité disparue n’est – par définition – plus visible, ou si l’activité minière est difficilement lisible, les photographes recèlent d’ingéniosité pour capturer dans des clichés réalistes les traces d’un monde en plein bouleversement. Nos trois clichés preférés du moment : le cimetière d’avions fictif de Cassio Vasconcellos, le parc d’attraction installé dans une ancienne centrale nucléaire de Luca Locatelli, ou encore les sphères dorées représentant l’activité minière de Dillon Marsh. À découvrir plus bas !
La Fresque de Cassio Vasconcellos exposée au Festival Photo de La Gacilly (Photo ©Jean-Michel Niron)La photo à l’heure écolo’
On l’a vu : quand le monde change, l’art change aussi. Au chevet de notre époque, les musiciens, plasticiens, metteurs en scène, illustrateurs (et autres artistes en tous genres) prennent comme personne le pouls de la transition écologique. Et les photographes ? Finalement, qui mieux qu’eux pour capturer à l’état brut l’apparence d’un territoire en train de changer ? Que leur travail soit documentaire ou pas, ne sont-ils pas les plus aptes à saisir dans leur focale les traces du bouleversement ? On pose la question. Toujours est-il que cet été semble nous avoir donné raison : les intéressés ont largement pris en main le sujet. Preuve en est, les principaux rendez-vous photo de l’été ont décidé de se s’inscrire directement dans la thématique.
Ainsi des Rencontres de la Photographie en Arles, dont la 54ème édition, pensée en collaboration avec la Cité Anthropocène de Lyon, s’intitule « Un état de conscience ». « La prise en considération – a minima – du réchauffement climatique s’est imposée à nous, impactant directement nos habitudes », confirme son directeur Christoph Wiesner, dans son édito. De quoi faire du festival, plus que jamais « un relevé sismographique de notre temps ». Le festival court jusqu’au 29 septembre, foncez y découvrir de vos propres yeux notre sélection des cinq expos les plus écolo-consciences : vous y découvrirez les personnalités atypiques habitant tout au long du Rhône, la beauté des semences les plus fragiles, un atlas des différents bâtis des zones naturelles, ou encore une projection fictive dans le futur de notre planète lors de sa découverte par des extraterrestres…
Même ambiance, ou presque, du côté du Festival Photo de La Gacilly, dans le Morbihan. D’ordinaire, le festival compte une double thématique géographique et environnementale. Mais pour 2023 – édition anniversaire – c’est un seul thème qui a été retenu : « La Nature en Héritage ». Une manière là aussi d’exposer plus que jamais « le meilleur de la création photo contemporaine qui interroge notre relation au monde et à la nature ». Le festival se poursuit jusqu’au 1er octobre, l’occasion de découvrir notre sélection de cinq photographes aux clichés spectaculaires, dont Luca Locatelli, auteur de cette photo d’un parc d’attraction installé dans une ancienne tour de refroidissement d’une centrale nucléaire.
Quand les photographes rendent visible… l’invisible
Vous les avez peut-être découverts en lisant leurs interviews sur carbo média : les quatre photographes qui suivent sont extrêmement différents et pourtant, tous contribuent grâce à leurs clichés à révéler ce qui ne peut pas être vu à l’œil nu.
© Dillon MarshMontrer la production minière – Dillon Marsh
Lauréat du Lumen Prize 2022 récompensant les meilleures œuvres d’art numériques, le photographe sud-africain Dillon Marsh s’est fait connaître avec sa série « For What it’s Worth » mettant en scène des sphères représentant la production de mines – actives ou non – dans son pays. Lire l’interview.
© Matthieu GafsouMontrer la (dé)connexion des humains et de la nature – Matthieu Gafsou
Le photographe suisse Matthieu Gafsou a réalisé de nombreuses séries à la croisée de l’enquête et de l’art. Après l’Église catholique, les toxicomanes à Lausanne ou les adeptes du transhumanisme, son dernier projet, Vivants, porte sur les secousses qui traversent le monde naturel – le nôtre. Lire l’interview.
© Mary Lou Mauricio Montrer l’élévation du taux de concentration de CO2 dans l’atmosphère – Mary Lou Mauricio
La photographe et militante Mary-Lou Mauricio a créé un atelier de sensibilisation sous forme de shooting photo pour faire parler de l’impact des activités humaines sur la pollution atmosphérique. Un projet où l’art naît de l’activisme. Lire l’article.
© Pierre Suchet Montrer la disparition de nos cours d’eau – s
Depuis 10 ans, Pierre Suchet, photographe, parcourt les rivières pour témoigner de leur évolution sous la main de l'Humain. Muni d’une carte et d’un appareil photo, il arpente inlassablement le lit des cours d’eau avec une seule idée en tête : rendre visible ce qui a été invisibilisé pour transformer notre rapport à l’eau. Lire l’interview.
Trêve de bavardages, place à notre sélection de sorties écolo-culturelles ! On se motive, on met sa crème solaire dans son sac (sauf pour le cinéma !), on tire un·e ami·e par la manche (ou pas), et on part à la rencontre des artistes qui réinventent le monde dehors. Allez, hop-hop-hop, on se lève et on se cultive !
Des Festivals en pagaille pour prolonger l’été et échapper à la morosité de la rentrée :
🎉 Du 7 au 10 septembre • Le Festival Soyons Demain au tiers-lieu agri-culturel l’Arbre à Comme. Au programme : conférences, tables-rondes, exposition, théâtre-forum, librairie engagée, marché de producteur·ice, concerts, banquet bio & local… (Normandie)
🎉 Les 8 et 9 septembre • Le Festival La P'Art Belle qui fête sa 4e édition à Séné, en plein cœur du Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan (Bretagne)
🎉 Du 8 au 10 septembre • Le Festival Paris Paradis, un rendez-vous organisé par Le Parisien pour construire ensemble et joyeusement la ville de demain (Paris)
🎉 Du 15 au 17 septembre • Le Climax Festival, trois jours mêlant conférences écolo en journée et concerts en soirée (Bordeaux)
🎉 Du 14 au 17 septembre • L’Anticipation Festival à l’Académie du Climat : festival du changement par les arts et le savoir avec Le Bruit Qui Court, Minuit 12, le photographe Maxime Riché (aussi présent au festival photo La Gacilly) ... (Paris)
🎉 Le 15 septembre • Le Festival SoGood avec, en pagaille, Cyril Dion, Camille Etienne, Stacy Algrain, Patrick Scheyder, Le Bruit qui court (encore eux ? eh oui, ils sont partout !). Le tout dans le beau tiers-lieu de la friche La Belle de Mai (Marseille)
⛺ Du 27 septembre au 1er octobre • Le Festival International de l'Aventure & du Voyage pour découvrir aventures humaines à travers des films relatant des histoires et des parcours inspirants, des documentaires sociétaux, des aventures écologiques. (Bordeaux)
Des sorties pour cet automne
🖼️ Jusqu’au 3 septembre • L’exposition Antéfutur, pour se rappeler que dans un monde frappé par de multiples catasrtophes (feux, péndémies, déréglement climatique…), d’autres scénarios sont possibles. Au musée d’art contemporain (Capc) de Bordeaux.
🎉 Le 3 septembre • La 3e édition du Festival Moselle Ecologie, à Maizières-lès-Metz. Au programme : spectacles, ateliers et animations. (Lorraine)
🎥 Le 8 septembre • Soirée « Where is She » : Trouver sa place et agir pour le climat. Au programme : un court-métrage, un éco-panel et des ateliers. Le tout à l’Académie du Climat (Paris)
🖼️ Jusqu’au 30 septembre • Exposition de l’artiste Philippe Pastor intitulée Comment va le monde ? au Baux-de-Provence (Provence-Alpes-Côte d'Azur).
🖼️ Jusqu’au 17 décembre • L’exposition collective Toucher Terre, qui rassemble des céramistes français et internationaux qui explorent le thème de la terre. Une expo gratuite à découvrir dans l’Espace Monte-Cristo de la Collection de la Fondation Villa Datris (Paris). Un nouveau regard rafraichissant sur la céramique, loin des vases et des assiettes !
🖼️ Du 30 septembre au 7 janvier 2024 • La Biennale Nemo, une exposition d’art contemporain sur le thème du « Je est un autre », qui explore plutôt le sujet des (multiples) identités numériques, mais où l’on pourra retrouver le travail de Matthieu Gafsou (dont on vous parlait dans cet article), vivre une plongée dans l’animisme du futur et les relations extra-humaines avec le duo Xenoangel, une expérience de réalité virtuelle pour chercher votre identité profonde dans la forêt avec Moi Fauve, ou encore les nuances de vert toxique de Shadows from the Walls of Death. Plusieurs lieux en Île-de-France. Le programme est annoncé ici, mais on vous conseille de feuilleter le dossier de presse pour avoir du détail sur chacune des installations et des lieux d’expo.
Pour les plus petits
💧 Le 15 septembre • Une nouvelle édition des Enfants du Patrimoine pour permettre aux enfants de découvrir le Pavillon de l'eau (Paris)
🍄 Les 11 et 12 novembre 2023 • Le Silence des champignons, une plongée sonore et visuelle dans un univers sensible et original, peuplé d’instruments étranges et d’objets champignonesques, au Parc de la Villette (Paris)
🎠 Plusieurs dates ces prochains mois • La Cabane de Jardin, un spectacle familial présenté comme « un manège-théâtre écologique à propulsion parentale », proposé dans plusieurs villes de France. Le 3 septembre à Maizière-les-Metz (Lorraine), le 9 à Genlis (Bourgogne-Franche-Comté), le 23 à Rumilly (Auvergne-Rhône-Alpes)…
Un peu quand vous voulez :
🗑️ En ligne • Archeoplastica, un musée des déchets vintages trouvés sur les plages, déchets dont vous pouvez découvrir les incroyables histoires directement depuis votre canapé. On vous en parlait sur carbo média ! (En ligne)
🌿 En continu • La Nouvelle station des Tuileries, habillée d’une fresque végétale avec 11 tableaux d’environ 3 mètres sur 4, répartis sur les 2 quais. Ça change des panneaux publicitaires ! (Paris)
Et aussi :
🏛️ N’oubliez pas, les 16 et 17 septembre, c’est la 40e édition des Journées Européennes du Patrimoine. Et bonne nouvelle, l’un des deux thèmes choisis pour cette édition s’intitule « Patrimoine Vivant ». Parcourez la carte interactive pour trouver les sorties écolo-culturelles les plus proches de chez vous. (Partout)
Pssst, d’autres recommandations de sorties pour la rentrée se trouvaient déjà dans la newsletter du mois dernier !
Les pépites écolos de la Rentrée Littéraire 2023
Dans les librairies, on dirait bien que le printemps arrive entre fin août et début novembre. C’est en effet à cette saison que de nouveaux livres bourgeonnent et fleurissent en pagaille dans les rayons. Et si vous faisiez le plein de bonnes lignes ? On vous recommande trois pépites écolos à dévorer pendant la rentrée.
Et vous passerez comme des vents fous, de Clara Arnaud (Actes Sud). L’histoire montagnarde d’un éthologue et d’un berger, en marge de l’actualité pyrénéenne marquée par les attaques d’une ourse, et dont le quotidien va entrer en résonance avec la vie d’un dresseur d’ours du 19e siècle. Profitez-en pour relire son premier roman, La Verticale du fleuve, une épopée familiale qui met en scène les enjeux politiques et les aléas écosystémiques d’une modernité “verte” (Juliette).
Eden, de Auður Ava Ólafsdóttir (Éditions Zulma). Ici on suit les états d’âme d’Alba, adepte des voyages à l’étranger, qui se demande combien il lui faudrait planter chaque année pour compenser son empreinte carbone, et qui s’engage sur une mise au vert dans les terres islandaises.
La gardienne de la forêt de Nathalie Bernard (Éditions Thierry Magnier). Un roman pour ados qui suit le parcours de la jeune Diana, 13 ans, décidée à devenir Gardienne de la forêt amazonienne après l’assassinat de son grand-frère est assassiné par les bûcherons illégaux.
Et aussi :
Apporter demain, de Lucas Zufic, Jonas Teboul et Téo Saal (Les Enfants Rouges Éditions). Une passionnante BD (parue un peu plus tôt cette année, en avril) qui fait la synthèse de ce à quoi aurait pu ressembler la France si le gouvernement avait appliqué « sans filtre » les propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat. Lisez donc notre critique publiée sur carbo média pour vous mettre l’eau à la bouche.
« Le terme d'artiste doit retrouver le sens qu'il avait à la Renaissance. Avec le temps, on a un peu isolé l'artiste, mais il fut un temps où il étudiait tous les domaines de la société. »
Jérémy Gobé, à la fois scientifique, inventeur et artiste – Lire l’interview complète
« Derrière toute forme d'expression artistique il y a un acte poétique, autrement dit une manière de voir le monde. Parfois on peut dire que « le poète, c'est quelqu'un qui a la tête dans les nuages ». Moi, j'aime bien dire que le poète dit la vérité. »
Samuela Burzio et Morgane Lombard, cofondatrice du collectif La Nature Émoi. – Lire l’interview complète
• On vous recommande le n° 459 de Le 1 hebdo qui s’intitule « Une autre presse est-elle possible ? ». On y parle information et citoyenneté, et surtout, on y retrouve la super carte du paysage médiatique français d’Anne-Sophie Novel dont on vous parlait le mois dernier. Si vous n’aviez pas pu vous la procurer, foncez chez votre kiosquier !
• Également, sur Arte, le documentaire Twist « La créativité défie le changement climatique », très chouette et agréable à regarder sur la sensibilisation au changement climatique via l'art. On y découvre notamment Heretoir, un groupe de métal allemand qui dénonce l’inertie face à l’urgence environnementale (rendez-vous à la 24ème minute du docu pour les écouter).
• Aussi, le dernier numéro de Socialter vaut le détour, rien que pour sa superbe couverture. Intitulé « On se soulève et on se casse », ce nouvel opus explore l’actualité plus ou moins chaude de l’éco-sabotage.
Vous & Nous
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Au mois prochain !
Juliette & Millie
